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De l’habitat d’urgence à l’urgence de changer d’habitat
L’expansion d’un territoire urbain pensée par ses limites. 

Projet de recherche, réalisé dans le cadre d’un partenariat entre la ville de Ouagadougou, au Burkina Faso, et la ville de Grenoble, avec l’appui du laboratoire des métiers de l’histoire de l’architecture, édifices-villes-territoires.

Programme : en septembre 2012, de fortes pluies provoquent d’importants dégâts au sein de nombreuses habitations à Fada N’gourma, ville localisée à environ 200 km de la capitale burkinabé.  La fondation L’Abbé Pierre de Paris finance le relogement d’une quinzaine de familles dont les maisons ont été détruites.

Nous proposons de traiter, avec les mêmes fonds, la thématique de l’habitat d’urgence à plus grande échelle. De créer le socle, qui permettra non pas à 15 familles, mais à une population, de se mettre sur la voie du développement.

Résumer du projet :
Le Burkina Faso subit d’une manière générale, une situation de paralysie globale. Le projet propose alors de repenser l’urbanité par la mise en place de micro quartiers dans la périphérie, caractérisée par des situations naturelles, mais grignotées par l’avancée de la ville. En s’appuyant sur ces situations naturelles, les nouveaux quartiers évoluent de manière auto-suffisante, ils inventent une nouvelle ligne directrice pour un développement urbain soutenable, réorganisé autour des réseaux nature. Ces quartiers générés accentuent les atouts et l’urbanité se développe dans les poches restantes. Ils sont fondés autour de leurs spécificités, et se multiplient, autour d’un réseau nature commun, qu’ils renforcent et développent, jusqu’à être réintégré en cœur de ville.  Ce principe stratégique, consistant à s’occuper des ressources pour satisfaire les besoins, contourne le principe du « tout économique », et permet aux populations de se développer. Une première phase d’analyse et de description permet de mettre en place une méthode originale pour conduire à la satisfaction : du transport à la mobilité, du logement à l’habitat, de la culture à la créativité, la dimension environnementale, tous les ingrédients sont présents pour atteindre la réussite et mettre en place une cohérence fonctionnelle, une cohérence opérationnelle, une production méthodique de désir collectif, et de gouvernance partagée.

La gestion locale du circuit des eaux, des déchets, de l’alimentation, la réduction de la mobilité subie des personnes et des marchandises, le développement d’économies intégrées à base territoriale et, la production locale d’énergie, constituent un scénario qui contribue à réduire l’empreinte écologique. Cette proposition rétablit les relations d’échange entre villes et campagne, améliore la qualité de l’habiter et de la production, délimite les frontières de l’Habitat. Il propose des règles d’auto-régénération des agro-systèmes, des systèmes des eaux superficielles et profondes, et des réseaux écologiques. Ce « système », qui n’en est pas un, s’appuie uniquement sur des réalités sociales et territoriales déjà présentes, et constitue en cela, une hypothèse réalisable.

La création d’un tel projet se concrétise par l’appropriation du quartier par ses différents acteurs. Ainsi, ce n’est pas tant la finalisation qui est définie mais plutôt le processus de dynamisation et de développement.

En 2050, Fada N’gourma pourrait être un exemple d’alternative à une société industrielle exclusive, et pourrait offrir à la population une qualité de vie bien supérieure à celle des mégalopoles planétaires actuelles.

Dans cette perspective, les logements conservent les modes de fabrication traditionnels tout en permettant une évolution esthétique « occidentale », recherchée par les populations. Les procédés de mise en œuvre et l’utilisation des matériaux locaux, permettent d’encourager l’auto-construction et permettent un investissement financier à moindre coût pour les ménages. Les dimensionnements des habitats sont pensés en corrélation avec les habitudes de vie. Une vie qui se déroule exclusivement à l’extérieur et de manière communautaire. Les espaces qui composent l’extérieur sont donc généreux, tandis que l’intérieur est fondé sur « le nécessaire ». La modularité et l’appropriation des lieux s’effectuent par l’extérieur, là où la vie est le plus présente et où le décorum est façonné par l’environnement et le territoire.

L’hypothèse de projet présenté, conçoit l’architecture comme un espace de médiance entre l’homme et son environnement naturel. Elle s’articule autour des différentes échelles spatiales qu’elle participe à construire et, intègre les besoins du présent et les espoirs du futur en tenant compte du passé.

La mise en oeuvre de ce projet se concrétise par l’appropriation du quartier par ses différents acteurs. Ainsi, ce n’est pas tant un objectif final qui est recherché, mais plutôt le processus de dynamisation et de développement qui permettra de l’atteindre. La construction du quartier ne dépend pas d’un tracé rigide, mais d’une résultante, par soustraction des différentes trames naturelles, face à la sédentarisation de l’être humain.

De ce fait, l’appropriation de ce modèle par d’autres populations, civilisations et cultures, s’avère possible, dans la mesure où il s’appuie sur les habitants, leur mode de vie,  les trames existantes du territoire et les ressources présentes.

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